Je me repose sans dormir au centre de la tanière des guerriers , à la place qui revient au lieutenant.  Plume de Pigeon , la doyenne des guerriers , entre dans la tanière en rouspétant et en grommelant que la nouvelle génération était que des fainéants. Je soupire et me met en position assise. Je m'étire et lèche ma belle fourrure tout en prenant soin de bien la lisser. Je me lève et me secoue pour que ma pelisse sois naturelle et pas toute plaqué contre mon corps fin. Je sort de l'antre d'un pas gracieux. J'avance dans la clairière. Étoile des Démons est sur le promontoire. Je lui lance un regard et d'une ondulation de la queue je le salue.

Je marche vers la tanière de Rire Fantomatique , le guérisseur du clan. De là où je suis , je l'entend marmonner qui lui faut des herbes. J'entre dans l'antre et me place juste devant le mâle. Je plante mon regard bicolore dans le sien et miaule d'une voix assuré.

"-Moi je me propose pour t'accompagner chercher des plantes."

Je n'apprécie pas vraiment le chat et lui ne même pas non plus , mais autant être utile. Je soutient son regard mauvais et attend sa réponse. Ma fine et longue queue rousse balance doucement , balayant le sol à chaque passage. Je prend garde de ne pas trop la faire traîner dans la poussière. Je me retient de ficher le camp de cette tanière maudite , mais j'ai décidé d'aider le mâle grincheux et je le ferais , même si il m'envois bouler , je l'accompagnerais.

Je ne suis pas connu pour mon tact légendaire, ni même pour ma facultés d'être gentil avec les autres. Gentil est un mot grossier, brut, on le dit à tout va parce qu'on aime bien qualifier les gens de toutes sortes de choses. Moi c'est Méchant. Le guérisseur pas sympa un peu lèche cul, timbré et malhonnête, ça me va bien, j'aime bien cette description tellement péjorative, à croire que ça les faits bien marrer les gens qui m'appellent comme ça. Tant mieux s'il rient de moi, de mon boulot. Il y a des choses avec lesquelles ont ne doit pas sourire et pouffer comme des nigauds, s'ils l'ont pas compris, tant pis. Alors que j'étais dans mon antre qui me sers de dortoir et que je considère comme mon chez moi, j'entendis le lieutenant arriver. Je me rendis compte par le suite que j'avais déjà cette manie de vieux de parler tout haut, dire ce que je pense ouvertement ce n'est pas non plus un truc qui m'attire les regards compatissants, bien au contraire. Mais je dirais que mon clan m'aiment pour cet espèce de chieur que je suis, et j'en suis fier.

-Moi je me propose pour t'accompagner chercher des plantes.

Je savais qu'il n'y avait aucune mauvaise intention dans ses paroles, pas de moqueries. De l'indifférence brute et calme à la fois. Parfois j'aime quand les gens ne pensent rien de moi, qu'ils sont partagés entre la haine et la compassion, quand il ne m'aime pas trop mais qu'il en sont attachant par leur neutralité involontaire. Dans le genre neutre je suis parfait fait dire, mais ce petit jeunot de lieutenant m'a vite cerné, et je n'aime pas les gens qui lisent en moi. Je hais tout simplement toutes les personnes qui portent des jugements précis sur les gens, je reste vague moi, j'utilise l'ironie si j'ai besoin d'en lancer une à quelqu'un, je darde pas et analyse pas toute ma vie. Je suis posé, indulgent. Savoir que untel est con m'avancera pas à grand chose, il est et le sera toujours, j'ai pas à changer pour les autres. Eux, ils changent pour moi ? Je devais tirer une de ses gueule, en me retournant je vis bien qu'il n'avait pas l'air très enjoué par cette idée. Ouvertement je le jugeait, qu'il sache ce que ça fait. Je suis doué là dedans, même si je me sert rarement de mon talent.

J'aurais besoin de bourrache, du pavot si on en trouve. Et tout ce qu'on pourra chopper dans les marécages.

Je ne lui parlais pas plus que ça et menait la marche, sans prendre la peine de regarder le paysage. J'avais le temps de le voir ce décor, tout les jours je faisait que ça, traîner dans mon "chez moi", m'occuper des bobos plus ou moins grave, admirer secrètement mon chef et cousin, ranger et me balader pour trouver des plantes. Arrivé à mi-chemin je ralentis pour laisser mon lieutenant me dépasser. A lui maintenant de guider la marche. Non je ne l'aimait pas, je n'ai jamais pu accepter que ce type soit nommé lieutenant après avoir causé la mort de l'ancien, j'aurais attendu, qu'il soit plus mur. Que cette catastrophe soit plus lointaines, car tout ce qu'il va avoir, et à surement c'est des remords pourri et un esprit de sauver raté. Il doit s'imaginer être un héros ou un zéro. Il n'a pas de recul pour choisir le camp des neutres, de ceux qui ne pensent ni à être les plus fort, ni les plus loyaux. Qui pensent, simplement en tant que chat.

Je portais d'immenses préjugés sur lui, mais...c'est lui qu'a commencé~

Le matou met du temps avant de répondre , hésite-t-il ? Je n'en pas la moindre idée , de toute façon je resterais là jusqu'à notre départ hors du camp. Je suis venu neutre , pas pour que l'on s'insulte. Je commence à en avoir marre d'être dans ce maudit trou qu'est la tanière du guérisseur. Mais je garde mon neutre et mon calme habituel. Le matou décide enfin à me répondre , c'est pas trop tôt.

"J'aurais besoin de bourrache, du pavot si on en trouve. Et tout ce qu'on pourra chopper dans les marécages."

Je ne répondit que d'un hochement de  tête , le mâle pris la tête , je le suivais. Rire Fantomatique marchait à grand pas à travers le territoire , sans prendre la peine de regarder les alentours. Je soupire doucement. Le guérisseur ralenti le pas à mi-chemin et me laisse prendre la tête. J'accélère le pas et d'une vitesse moyenne je me dirige vers les marécages. Je ralenti enfin quand je vois notre destination. Je laisse le matou fantomatique me dépasser , il s'y connais bien plus que moi en plantes , je miaule comme pour moi même.

"Allons y..."

Je soupire doucement , qu'est ce que j'aimerais chasser plutôt que d'aider ce chat froid et grincheux. Enfin , j'ai insisté pour venir , maintenant je reste. Je regarde la mâle passer , je regarde son regard délavé. Jamais il ne m'acceptera en tant que lieutenante du clan. M'en veux-t-il pour mon passer ? Je l'ignore et de toute façon , je m'en tape. Il pense ce qu'il veux , le passé est le passé , je sais ce que j'ai fait , je n'était qu'une apprentie...

-Allons-y.

Je vois, génial. J'affichais un rictus souriant totalement faux dans le sel but de se foutre royalement de sa gueule. Je n'avais pas peur d'heurter la sensibilité de mon lieutenant ni de m'attirer les foudres de mon frère - ou plutôt de mon meneur - car de toute façon nous n'avons pour l'instant aucun apprenti formé pour me remplacer. Je suis l'indispensable renard pour rétablir l'ordre, ces guerriers ne pensent qu'a se battre. Où est la ruse de mon temps ? La gloire d'autrefois ? Ah. Maintenant tue un gars pour être fort, avant s'était autre chose. Une autre mentalité, manière de penser. A cette époque tout était merveilleux. Maintenant les guerrier d'aujourd'hui sont plat, il n'ont pas de particularité, ils sont soit grognons et coriace, ou faible, loyal et tête à claques. Moi j'ai voulu me différencier être moi et n'avoir rien à faire de ce qu'en penserais les autres, ça m'a réussi et si aujourd'ui peu de gens m'apprécient à juste titre, ceux qui m'aiment, m'aiment pour ce que je suis et pas pour le stéréotypes que je représente.

Tu aimerais savoir pourquoi j'peux pas te voir hein ?

Je m'étonnais moi même de mes paroles. Comme pour fuir un instant la responsabilités de mes actes, je m'accroupis au pied d'un arbre et arracha un plan d'herbe à chat qui poussait là. On en aurait besoin, trop besoin. Je pense qu'il était légitime pour lui de savoir ce qui n'allait pas, pourquoi diable moi, messager des étoiles, je ne pouvais pas l'encadrer. Peut être au fond c'est par ce qu' me ressemble à l'époque ou j'étais assez niais gentil lèche cul et mignon. Et pus j'ai vu la guerre, la mort, le sang et j'ai vite fait demi-tour. Mais lui il a tenu bon, serais-je jaloux ? Après tout peut être bien, lui il a eut tout ce dont un guerrier peu rêver,être proche d'Etoile des Demons, Lieutenant et sympa. Il n'est pas con non plus, il est juste un peu bêbette. Niais voilà c'est tout. Y' a pas d'autres mots.

Allez n'ais pas peur, j'vais pas te bouffer.

Non j'le boufferais pas. Non merci. Que je l'aime ou pas ce sera toujours mon lieutenant et j'aurais toujours une once de respect pour sa personne, pour son parcourt. Pas d'empathie, je n'ai plus envie de jouer cette carte, c'est pas le concours qui qui qu'a le plus souffert ici. C'est la jungle, le danger rôde, on est susceptible de crever de faim du jour au lendemain, de vomir nos tripes, d'être malade à en se tuer. La passé est passé, c'est vrai, alors il faut passer par dessus. Quand il n'aura rien à se reprocher je pense qu'il sera bien dans sa peau. Et surtout, il n'aura plus besoin de soupirer vainement, garde la tête haute petit. Encaisse et ne baisse pas les yeux, c'est ça que je te demande.